Je me dis ce soir que j'ai souvent peur d'affronter la réalité alors qu'il suffit de "transformer l'essai" en moment d'expérience ...
Mais certaines de ces "expériences" sont pour moi encore des épreuves émotionnelles aux résonances extrêmes.
Monter à Paris en catastrophe pour présenter mon dernier né à ma grand-mère dont le manque de vaillance de ces derniers temps m'a été conté à distance et à mots choisis fut un moment très fort.
La raccompagner dans son nouveau lieu de vie qu'elle baptise ma prison et la serrer contre mon coeur en ne sachant quand ni SI je la reverrai en fut un autre.
Que faire quand votre place générationnelle empêche d'être réellement partie prenante dans les décisions et que la communication entre membres d'une même famille se révèle travail d'orfèvre à tout moment fragile ?
Rien justement, vivre l'instant, observer ce que les uns et les autres font d'une journée commune, comment ils investissent ce moment de vie collectif ou s'en détournent, les sujets de conversation qu'ils choisissent et ceux qu'ils évitent, le parler profond ou superficiel, les piques ou les caresses verbales; tout cela en dit finalement très long sur les ressentis que l'on croit si bien cachés.
La force de mon attachement pour cette femme née en 1916 qui m'a tant donné, la distance géographique qui nous sépare et l'état chaotique de sa santé ces dernières semaines m'ont donc permis de vivre des moments d'une rare intensité et de m'interroger sur des sujets certes philosophiques mais relativement inconfortables concernant les relations humaines...
Il me faut maintenant rire un bon coup et enfouir mon nez dans le cou de mon bébé.
En pensant fort à elle.
Si lointaine et si proche à travers cette vie qui continue...
Ce passage de génération.
Le flam-beau.
Très joli billet.
RépondreSupprimerVous avez bien fait de suivre votre instinct et monter la voir.